BIOGRAPHIE

Hélène Gaudreault et David Ellis


Texte de Christine Martel

lu à la présentation de David Ellis

au Gala de l’Ordre du Bleuet, le 19 novembre 2021


Qui n’a jamais entendu parler du renommé Quatuor Saguenay, jadis le Quatuor Alcan? Et de son violoncelliste, David Ellis, impliqué dans la vie artistique de notre coin de pays depuis 1989, année de son installation au Saguenay? Membre fondateur de la réputée formation musicale, le musicien coordonne avec doigté les activités de l’ensemble qui se produit à travers le monde, depuis plus de 30 ans, au Québec, au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Asie. Ce citoyen du Saguenay–Lac-Saint-Jean contribue, encore aujourd’hui, à faire rayonner la musique de chambre à l’échelle internationale, et sa réputation n’est plus à faire. Celui qui a toujours suivi ses passions a fait de notre belle région sa grande complice. Il y a composé la bande sonore de sa vie, en harmonie avec les muses qui ont ensorcelé son berceau. 


David Ellis naît le 25 octobre 1958 à Middlebury au Vermont. Sa mère, Nancy, est enseignante universitaire et artiste peintre et son père, Russel, pasteur épiscopal et directeur d’école secondaire pour les adolescents des milieux défavorisés. Dès son jeune âge, dans ce milieu de vie stimulant et voué à l’entraide, sa personnalité s’affirme et lui permet de suivre ses pulsions, de ne pas avoir peur du risque et de donner le meilleur de lui-même. Initié très jeune à la musique, et de nature fonceuse mais disciplinée, il ne se sent jamais obligé d’emprunter les chemins déjà débroussaillés, ce qui lui fait voir des opportunités, où d’autres ne voient que des obstacles, et de vivre plus tard de ses succès. 


David étudie d’abord au Curtis Institute de Philadelphie avec David Soyer, de 1979 à 1982, puis, au Conservatoire de New England, à Boston, avec Madeline Foley. Au Québec, il fait ses classes en interprétation à l’Université McGill avec Walter Joachim. De participer à de nombreux cours donnés, entre autres, par André Navarra et Maurice Gendron lui aura permis de parfaire son jeu et de poursuivre ses études en musique de chambre à l’Institut Hindemith, en Suisse. Après sa formation, le brillant instrumentiste entre à l’Orchestre Symphonique de Saint-Louis, au Missouri, et y reste cinq ans. En 1988, il se joint à l’ensemble I Musici, à Montréal. En 1989, il atterrit au Saguenay pour lancer le Quatuor Alcan, tremplin d’une carrière fructueuse, dans un milieu francophone dont il ne soupçonne pas du tout l’existence. S’il ne peut désormais se dissocier de son coin de pays d’accueil, c’est que son enthousiasme s’y mute, avec le temps, en conviction profonde qu’il met au service de l’opus, de la toccata ou de la sonate et, surtout, de l’éducation musicale des jeunes.


L’homme-orchestre occupe le poste de violoncelle solo à l’Orchestre symphonique du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Parallèlement, il transmet son amour pour son art aux étudiants du Conservatoire de Saguenay, où il enseigne le violoncelle. Depuis 2015, il est directeur artistique du Rendez-vous musical de Laterrière et use de sa grande expérience pour programmer savamment, faire découvrir et mettre à la portée du public de la région bon nombre d’œuvres du répertoire classique. En 2016, il enfile le même chapeau au Camp Musical de Métabetchouan, où il travaille à la fois à la coordination des sessions de formation et à l’élaboration de la programmation de concerts. Il participe également à la mise sur pied de la Ruée vers l’art, un programme visant à rendre accessibles les stages de formation pour les jeunes de 5 à 18 ans qui résident sur notre territoire. Avec ses trois autres partenaires, il propose aux écoles primaires et secondaires des ateliers-concerts animés, visant à faire connaître et à rendre accessible la musique classique aux jeunes de tous horizons.


La conjointe de David, Nathalie Camus, est deuxième violon du Quatuor Saguenay, mais première partenaire de vie et de profession. Inspiratrice de tous les instants, elle est toujours présente et aide son compagnon dans ses innombrables projets. Modèle de générosité, on dit que c’est grâce à elle qu’ils réussissent à combiner une carrière très intense et un noyau familial extrêmement serré. Deux garçons sont nés de cette indéfectible complicité : Nicolas, brillant chef d’orchestre et fondateur de l’Orchestre de l’Agora, et Frédéric, jeune et audacieux metteur en scène qui fait son chemin dans le monde du théâtre actuel. « Pour une raison hors de ma compréhension, tous les deux sont devenus artistes », se plaît à affirmer avec humour le papa très fier de ses enfants, et pour cause. Leurs parents, c’est certain, ont fortement concouru à ce qu’ils trouvent chacun leur identité personnelle dans l’univers motivant qui les a vu grandir. De nombreuses autres activités complètent le programme de ce paternel talentueux, dont l’ébénisterie, le banjo, le jogging et le plein air.


L’éducation musicale, nous le savons, est étroitement associée à la réussite des élèves et ses bienfaits se font sentir au-delà de la scolarité. Si plusieurs musiciens dédient leur vie à cet objectif, c’est par respect pour leurs convictions et pour leur profession. Et les passions sont souvent contagieuses et se transmettent pour se propager à l’infini. Grâce à leurs bons soins, leur polyvalence et leur détermination, ils font de leur passage sur terre une magnifique symphonie. En unisson avec les humains qui partagent leur existence, et ceux qui s’inspireront plus tard de leur parcours, ils écrivent la partition d’un avenir qui chante. 


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POURQUOI L’ORDRE DU BLEUET



L'intensité et la qualité de la vie culturelle et artistique au Saguenay-Lac-Saint-Jean est reconnue bien au-delà de nos frontières. Nos artistes, par leur talent, sont devenus les ambassadeurs d'une terre féconde où cohabitent avec succès toutes les disciplines artistiques. Cet extraordinaire héritage nous le devons à de nombreuses personnes qui ont contribué à l'éclosion, à la formation et au rayonnement de nos artistes et créateurs. La Société de l'Ordre du Bleuet a été fondée pour leurs rendre hommage.La grandeur d'une société se mesure par la diversité et la qualité de ses institutions culturelles. Mais et surtout par sa volonté à reconnaître l'excellence du parcours de ceux et celles qui en sont issus.